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ISCApad #321 |
Sunday, March 09, 2025 by Chris Wellekens |
C’est avec beaucoup de tristesse que nous vous informons de la disparition notre collègue Danielle Duez, survenue le mercredi 26 février.
Danielle avait fait toute sa carrière de chercheure au sein du Laboratoire Parole et Langage et était restée très proche des recherches de son équipe durant ses années d’éméritat à partir de 2009. Après 20 années passées en tant que professeure dans l’enseignement secondaire, Danielle était entrée au CNRS en 1987 en tant que Chargée de Recherche. C’est durant ces années dans l’enseignement secondaire qu’elle avait réalisé sa thèse (1978) puis son doctorat d’état (1987). Elle avait ensuite été promue Directrice de Recherche en 2001 et avait demandé son éméritat lors de son départ à la retraite en 2009.
Les 15 premières années de ses recherches ont été consacrées à l’analyse acoustique et phonétique des styles de parole, à une période où peu de travaux se focalisaient sur cette thématique. Elle a ainsi organisé Sound Patterns of Spontaneous Speech en 1998, première conférence consacrée à l’étude de la parole spontanée. Danielle était particulièrement intéressée par l’organisation temporelle des différents styles de parole. Ses travaux sur la durée des pauses et la relation locuteur/auditeur font d’elle l’une des premières à s’être intéressée aux interactions langagières. Alors que de nombreux projets allaient désormais s’orienter sur cette thématique, Danielle s’est ensuite consacrée à l’étude de la phonétique clinique, initiant, là encore, des travaux visant à caractériser la parole pathologique à la lumière des méthodologies de la phonétique expérimentale. Ses travaux ont ainsi apporté de nombreux éclairages sur la production de la parole dans la maladie de Parkinson, notamment sur la production spécifique des consonnes occlusives et sur la durée des pauses.
Danielle avait cette intuition d’aller chercher des terrains d’études peu occupés et particulièrement novateurs, puis de passer à autre chose lorsque la communauté s’en emparait. Ses réorientations thématiques n’obéissaient pas à une stratégie. Elle restait fidèle à ses objets descriptifs (organisation temporelle segmentale et suprasegmentale) et les exportait vers de nouvelles questions, loin des courants dominants...
Par un curieux hasard (qui deviendra un clin d’œil affectueux), il se trouve que nous avons évoqué ses travaux lors de notre dernier séminaire, quelques minutes avant d’apprendre sa disparition...
Toutes nos pensées vont à ses proches. |
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