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ISCApad #250 |
Friday, April 12, 2019 by Chris Wellekens |
APPEL À CONTRIBUTIONS
Revue TIPA n°35, 2019 https://journals.openedition.org/tipa/
Emo-langages : Vers une approche transversale des langages dans leurs dynamiques émotionnelles et créatives
Éditrice invitée
Françoise Berdal-Masuy
Les émotions font, depuis une petite vingtaine d’années, l’objet de l’attention des chercheurs dans de nombreuses disciplines jusqu’à donner naissance à un nouveau domaine de recherche, celui des « sciences affectives » (Sander, 2015). Les propositions du neuroscientifique et philosophe Antonio Damasio (1995) sur les liens entre raison et émotions ont contribué à la prise de conscience de la synergie de celles-ci dans la communication, y compris l’apprentissage et l’enseignement. En 2011, le linguiste Christian Plantin publie « Les bonnes raisons des émotions », qui va stimuler de nouvelles approches dans les sciences du langage, désormais attentives à mettre en lumière le rôle « raisonnable ou raisonné » joué par les émotions dans le discours. De nombreux événements scientifiques consacrés à ce sujet durant la seule année académique 2017-2018 témoignent de cet intérêt : « Emotissage : Affects dans l’enseignement-apprentissage des langues » du 4 au 7 juillet 2017 à Louvain-la-Neuve (Belgique), « Affect in language » le 2 février 2018 à Helsinki (Finlande), « Affects, émotions et expressivité en discours spécialisés » le 2 mars 2018 à Lyon (France), « Langage et émotions » les 25 et 26 juin 2018 à Montpellier (France) et « Language, Education and Emotions » du 26 au 28 novembre 2018 à Anvers (Belgique) (liste non exhaustive). Le thème est appelé à évoluer constamment. Réhabilités par les neurosciences, les affects et leur dimension culturelle sont ainsi considérés comme partie prenante de la construction de notre représentation du monde. Cet essor de la recherche sur les émotions / affects dépasse largement le plan méthodologique et théorique, il va de pair avec les mutations de la société et l’incapacité des modèles existants à y répondre. Une deuxième dimension est dès lors convoquée, rendue nécessaire par un monde complexe et changeant, celle de la créativité afin que, conjuguée à la dimension affective, elle rende possible l’innovation (Lison, 2018) qui donne vie au futur. C’est donc la triade « émotions », « créativité » et « langages » et l’étude de leur interaction dynamique qui fait l’objet de ce numéro. Les émotions peuvent être décrites en psychologie selon deux approches principales : soit de façon catégorielle en distinguant les émotions primaires (la joie, la tristesse, la surprise, etc.) des émotions secondaires en lien avec la relation sociale (la honte, la jalousie, le bonheur, etc.), soit selon une approche dimensionnelle sur deux axes : celui de la valence, qui peut être positive comme négative, et celui du niveau d’éveil, qui peut correspondre à une faible ou à une forte activation physiologique (Botella, 2015). Quant à la créativité, il faut se tourner vers l’approche multivariée en psychologie différentielle de Lubart (2015) pour découvrir que, fruit de plusieurs facteurs (cognitif, conatif, environnemental et émotionnel), elle est définie comme la capacité à produire un produit ou un processus « nouveau » et « adapté » au contexte, le facteur émotionnel jouant un rôle important dans le processus créatif (Capron Puozzo, 2015). Enfin, le terme « langage » comprend ici à la fois le langage verbal et corporel. « Et…, pour autant que le réductionnisme n’entraîne pas les neurosciences, celles-ci pourraient bien contribuer à expliciter davantage comment le corps vient à se nouer au langage, ou vice-versa » (Crommelinck & Lebrun, 2017, 173). Quant à Antonio Damasio, il énonce ceci : « Notre organisme contient un corps proprement dit, un système nerveux et un esprit provenant de ces deux éléments » (Damasio, 2017, 100). Il est opportun de prendre aussi en compte la réflexion des artistes de la scène (comédiens et danseurs), dans un dépassement du clivage sciences et arts via les corps qui traduisent extraordinairement le partage des émotions (Pairon, 2018). Plusieurs travaux ont mis en évidence les liens entre émotions et langues (Dewaele, 2010 ; Pavlenko, 2014 ; Berdal-Masuy & Pairon, 2015 ; Baider, Cislaru et Coffey, 2015). Avec ce numéro, nous invitons, les membres de disciplines différentes (psychologie, neurosciences, sociologie, pédagogie, sciences du langage, champ de la réhabilitation et arts de la scène) à mobiliser des méthodologies plurielles et à partager leur apport et expérience sous forme de texte ou/ et vidéo afin de stimuler des connexions transversales originales entre émotions, créativité et langages, pour une approche stimulante des dynamiques à l’œuvre entre -et au cœur de- ces trois concepts. Les articles soumis à la revue TIPA sont lus et évalués par le comité de lecture de la revue. Ils peuvent être rédigés en français ou en anglais et présenter des images, photos et vidéos (voir « consignes aux auteur(e)s »). Une longueur entre 10 et 12 pages est souhaitée pour chacun des articles, soit environ 35 000 - 48 000 caractères ou 6 000 - 8 000 mots (bibliographie, tableaux et annexes inclus). Les auteur(e)s sont prié(e)s de fournir un résumé de l’article dans la langue de l’article (français ou anglais ; entre 700 - 1300 caractères) ainsi qu’un résumé long d’environ deux pages (environ 8 000 - 9 000 caractères, dans l’autre langue : français si l’article est en anglais et vice versa), et 5 mots-clés dans les deux langues (français-anglais).
Échéancier· 2 juillet 2018 : premier appel à contribution· 15 septembre 2018 : second appel à contribution· 15 décembre 2018 : soumission de l’article (version 1)· 15 février 2019 : retour du comité scientifique ; acceptation, proposition de modifications (de la version 1) ou refus· 15 mars 2019 : soumission de la version modifiée (version 2)· 15 mai 2019 : retour du comité (concernant la version finale)· 15 juin 2019 : parutionInstructions pour les auteur(e)sMerci d’envoyer 3 fichiers sous forme électronique à : tipa@lpl-aix.fr et francoise.masuy@uclouvain : - un fichier en .doc contenant le titre, le nom et l’affiliation de l’auteur (des auteurs) Pour la transcription des énoncés traduits en langue des signes, nous vous suggérons la convention suivante. Baider, F., Cislaru, G., & Coffey, S. 2015. Apprentissage, enseignement et affects. Le langage et l’homme. L1. Berdal-Masuy, F., & Pairon, J. 2015. Affects et acquisition des langues. Le langage et l’homme. L2. Botella, M. 2015. « Les émotions en psychologie : définitions et descriptions ». Dans Le langage et l’homme. L(2), 9-22. Capron Puozzo, I. 2015. « Emotions et apprentissage des langues dans une pédagogie de la créativité ». Affects et acquisition des langues. Le langage et l’homme. L(2), 95-114. Crommelinck, M. et Lebrun, J.-P. 2017. Un cerveau pensant : entre plasticité et stabilité. Toulouse : Eres Damasio, A. 1995. L’erreur de Descartes – La raison des émotions. Paris : Odile Jacob. Damasio, A. 2017. L’ordre étrange des choses. Paris : Odile Jacob. Dewaele, J.-M. 2010. Emotions in Multiple Languages. Basingstole / Palgrave / Mac Millan. Lison, C. 2018. « Quand j’innove, qu’est-ce-que cela donne réellement ? », Conférence plénière au colloque de Lausanne Innovation et pédagogie 15-16 février 2018. Lubart, T. 2015. Psychologie de la créativité (2 ed.). Paris : Colin. Pairon, J. 2018. « Perception des émotions et élaboration des cultures ». Communication présentée à la 8e édition de la conférence internationale Intercultural pragmatics & Communication, Chypre, 8-10 juin 2018. Pavlenko, A. 2014. The Bilingual Mind And What It Tells Us about Language and Thought. Cambridge : Cambridge University Press. Plantin, C. 2011. Les bonnes raisons des émotions. Principes et méthode pour l’étude du discours émotionné. Berne : Peter Lang. Sander, D. 2015. Le monde des émotions. Paris : Belin.
Comité scientifique Les members du groupe ECLE (Emotion and Creativity in Language Education) de l’AILA (International Association of Applied Linguistics) Fabienne Baider, Université de Chypre Françoise Berdal-Masuy, Université de Louvain Marion Botella, Université Paris Descartes Isabelle Capron Puozzo, Haute école pédagogique du canton de Vaud Cristelle Cavalla, Université Sorbonne Nouvelle Simon Coffey, King’s college London Laurence Mettewie, Université de Namur Jacqueline Pairon, Université de Louvain Christian Plantin, Université de Lyon |
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