Le Département Parole et Cognition du GIPSA-lab (www.gipsa-lab.inpg.fr/recherche/departement-parole-cognition.php) propose une bourse de doctorat financée par la région Rhône-Alpes dans le cadre du programme ARC2 (http://www.arc2-q2v.rhonealpes.fr/) sur le thème des troubles du développement de la parole chez les enfants sourds porteurs d’implants cochléaires : évaluation, diagnostic et pistes pour la remédiation.
Le financement est prévu pour une durée de 3 ans, et démarrera à la rentrée universitaire 2013. Le (la) candidat(e) retenu(e) sera affilié(e) à l’école doctorale LLSH de l’université Stendhal de Grenoble (http://w3.u-grenoble3.fr/ecole_doctoraleLLSH/).
Compétences recherchées :
Ce sujet est proposé aux étudiant(e)s titulaires d’un Master 2 R, issu(e)s d’une formation en sciences du langage ou orthophonie, possédant une expérience en phonétique ou psychologie expérimentales. Il est souhaitable, mais non requis, d’être à l’aise avec le logiciel Matlab et les outils d’analyse du signal audio classiques (tels que Praat), ainsi que d’avoir des compétences en statistiques. Les candidatures de professionnels de santé en lien avec les troubles du langage et/ou de l’audition (orthophonistes, audioprothésistes, O.R.L., etc.) sont bienvenues. Les candidats devront avoir une bonne maîtrise de la langue française (interaction avec des enfants).
Encadrement : Ce sujet sera co-dirigé par Anne Vilain du Département Parole et Cognition du laboratoire GIPSA-lab et Michel Hoen de l’équipe DYCOG (Dynamique Cérébrale et Cognition) du Centre de recherche en Neurosciences de Lyon (U1028/UMR5292), en collaboration avec le Laboratoire de Psychologie et NeuroCognition de Grenoble.
Les candidatures (CV détaillé + lettre de motivation sont à envoyer à Anne.Vilain@gipsa-lab.grenoble-inp.fr) avant le 25 juin 2013. Elles donneront lieu à une pré-sélection avant entretien.
En 2010, plus de 150 000 personnes dans le monde étaient équipées d’un implant cochléaire, et la moitié d’entre elles étaient des enfants. Pourtant, les difficultés en parole des enfants sourds pré-linguaux porteurs d’implant cochléaire sont peu étudiées. Les rares études disponibles révèlent l’existence de difficultés de production et de perception de certains sons de parole, même après plusieurs années d’usage. Or il a été montré que les troubles de la parole peuvent induire des difficultés dans les apprentissages scolaires, qui peuvent avoir un retentissement affectif et social pour l'enfant. La rééducation orthophonique ciblée des enfants porteurs d’implants cochléaires représente donc un enjeu important en termes de qualité de vie à court et long terme.
Le présent projet vise à (i) évaluer les difficultés de production de parole persistantes chez un sujet sourd pré-lingual après plusieurs années d’implantation cochléaire, et à (ii) mettre en rapport ces difficultés avec les capacités des sujets à percevoir les contrastes phonétiques, afin de (iii) proposer des stratégies de rééducation adaptées permettant d’améliorer les capacités phonologiques des enfants implantés.
Ces études porteront sur une population d’enfants implantés qui sera comparée avec un groupe apparié d’enfants entendants. Le volet « Production » s’appuiera sur l’enregistrement et l’analyse acoustique de corpus de parole guidée et spontanée, et le volet « Perception » sur des tests d’identification et de discrimination de sons de parole.
Ce projet présente des enjeux théoriques et pratiques forts. Les résultats pratiques permettront d’une part de diagnostiquer les problèmes spécifiques persistant en production chez les enfants implantés, afin de guider les pratiques de rééducation. Ils permettront d’autre part de mieux décrire les étapes chronologiques de la production et de la perception du langage oral chez les enfants sourds porteurs d’implants, ce qui fournira des repères cruciaux pour les thérapeutes.
Les apports théoriques de ce travail concernent la question du lien entre production et perception de parole et la compréhension de la construction d’un modèle interne pour la production de parole au cours du développement. La seconde question théorique abordée est la notion de période critique d’apprentissage et du rôle de l’accès à des informations auditives pendant les premières années de vie.
Mots-clés : handicap auditif - implant cochléaire – relations perception / production en parole – trouble du développement du langage – qualité de vie des enfants implantés
-- Anne Vilain Departement Parole et Cognition Laboratoire GIPSA-lab Universite Stendhal BP 25 38040 Grenoble cedex 9 tél: 00 33 4 76 82 77 85 fax: 00 33 4 76 82 43 35
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